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hommage
à Antoine de La Garanderie

Antoine de La Garanderie.

Antoine de La Garanderie est décédé le 27 juin 2010 à l'âge de 90 ans.

Antoine de La Garanderie

Pour l'école qui porte son nom, ce départ est douloureux. Depuis treize ans, il nous rendait régulièrement visite. Ces rencontres ont profondément marqué les maîtres et les élèves. Ces derniers insistaient chaque fois: «Est-ce qu'on pourra voir Monsieur de La Garanderie? On aimerait tant parler avec lui».

Cette affection des enfants pour le philosophe et le pédagogue qu'était Antoine de La Garanderie constitue le plus bel hommage qu'on puisse lui rendre. Son intelligence était exceptionnelle, sa culture à la fois étendue et profonde. Il était de ceux qu'un discours convenu aurait pu qualifier de «brillant esprit». Pourtant, briller n'était pas son ambition. L'intelligence et la connaissance n'étaient pas pour lui de l'ordre d'un avoir que l'on «met en valeur». Elles ressortissaient à l'être, à une vie à transmettre. C'est pour cela que les enfants l'aimaient: en parlant avec lui, ils devenaient plus intelligents et, surtout, ils se savaient écoutés. Mieux: entendus, dans tous les sens que peut revêtir le mot entendement.

Les hommages le décriront comme le «père de la gestion mentale». Mais Antoine de La Garanderie n'a jamais voulu créer un «système». Toute son approche était d'abord de confiance en l'homme, l'homme appelé à connaître, l'homme qui, par la connaissance, accède à l'infini du temps, de l'espace et du mouvement et, par ces lieux de sens, à l'Infini, avec une majuscule.

Le plus jeune, le plus gauche des enfants était, à ses yeux, une telle promesse d'infini. «Tout enfant peut réussir»: c'était sa conviction profonde. Mais cette réussite ne se limitait pas aux critères académiquement admis. Il aimait à distinguer le savoir de la connaissance. Lorsqu'il évoquait le savoir, et surtout les savoirs, il n'hésitait pas à teinter son propos d'une certaine ironie. Pour lui, ne valait que la «co-naissance», cette rencontre entre un homme qui a vocation à naître au sens et un monde qui se donne à connaître. Loin d'être un intellectuel éthéré, Antoine de La Garanderie a décrit les actes de connaissance d'une manière profondément «incarnée». Il aimait jouer avec les mots: «C'est par les sens - les cinq sens - qu'on accède au sens.» Le corps participe au vécu de sens. Est-ce pour cela qu'Antoine de La Garanderie était toujours extraordinairement présent à ceux qu'il approchait et qui l'approchaient? Cette proximité n'avait rien des artifices d'une politesse apprise. Lorsqu'on échangeait avec lui, on était vraiment le centre de son attention la plus profonde.

Cette présence nous manque déjà. Il nous reste la «re-connaissance», qui est au souvenir ce que la «co-naissance» est au savoir. Une reconnaissance infinie.

Jean-Daniel Nordmann

Vidéo hommage.

Des élèves parlent de leur école et de leur rencontre avec Antoine de la Garanderie.

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